Poursuivre la stratégie qui a fait le succès d’OSE
Nous sommes convaincus que la meilleure voie pour OSE est de construire un portefeuille équilibré de programmes en partenariat et de programmes indépendants.
Nous avons construit la stratégie d’OSE autour de deux axes :
- Mener des recherches performantes et développer des médicaments innovants en immuno-oncologie et en immuno-inflammation
- Mener, en parallèle, le développement de plusieurs produits en partenariat avec de grands noms de l’industrie pharmaceutique ou, en fonction de l’indication, de façon indépendante.
Dans la continuité de cette stratégie, nous voulons qu’en 2025, OSE fasse deux choix essentiels :
- Mener à terme la phase 3 de notre vaccin contre le cancer du poumon, Tedopi ®
- Nouer un partenariat pharmaceutique de premier plan pour lancer le développement clinique de stade avancé de notre traitement de la colite ulcéreuse, Lusvertikimab.
Les partenariats, en particulier les accords de licence et de collaboration, génèrent des paiements initiaux et des paiements d’étape qui permettent à OSE de financer ses programmes indépendants, tels que Tepodi®, sans recourir à des levées de fonds dilutives, donc en préservant la valeur de l’entreprise pour ses actionnaires actuels.
OSE tirerait un grand bénéfice d’un partenariat pharmaceutique pour financer le développement clinique de phase avancée du Lusvertikimab car ces essais vont mobiliser jusqu’à 1.000 patients et présentent un coût global de 500M€. OSE peut rechercher, dès aujourd’hui, ce partenaire car les résultats publiés début 2025 montrent l’efficacité et la sécurité du Lusvertikimab dans la population cible de patients.
Comme nous l’avons fait pendant 12 ans, nous voulons qu’OSE fasse des choix clairs qui sont fondés sur le potentiel commercial et sur l’efficacité de tous ses produits, y compris les éléments au stade de la R&D.
Nous voulons aussi qu’OSE communique clairement sur ses choix et sur les résultats scientifiques qui les fondent.
C’est indispensable pour garder la confiance de toutes les parties prenantes, et notamment la confiance des partenaires actuels et futurs, des actionnaires, des collaborateurs, des patients et de la communauté médicale.
Refuser toute fuite en avant, aventureuse et dangereuse
Nous avons un différend sur la stratégie d’OSE avec le Conseil d’Administration.
La stratégie poussée par le Conseil d’Administration n’est pas claire à nos yeux, en particulier sur le Lusvertikimab. Il y a, de notre point de vue, des informations qui sont contradictoires.
Nous décodons que le Conseil d’Administration veut lancer, seul, sans partenaire, de nouvelles études de phase 2 (études en sous-cutané, de maintenance ou dans d’autres indications en inflammation, voire des études de validation de doses) et qu’il veut ensuite aller en phase 3, toujours seul, sans partenaires.
Cette stratégie serait, de notre point de vue, incohérente et très risquée.
Elle serait incohérente avec les bons résultats scientifiques présentés début 2025, qui permettent, dès aujourd’hui, de trouver directement un partenaire industriel qui financera le développement en phase 3.
Le Lusvertikimab est un traitement contre la colite ulcéreuse, une pathologie pour laquelle plusieurs autres traitements sont en cours de développement chez d’autres biotechs ou laboratoires pharmaceutiques. Nous avons donc une idée assez précise du coût global des études qui sont nécessaires : 500M€.
Cette stratégie serait très risquée car elle obligerait OSE à aller chercher 500M€ sur plusieurs années et, de façon immédiate, 60 à 80M€.
Lever autant d’argent quand la capitalisation boursière d’OSE est d’environ 140M€, ce serait très difficile dans le contexte financier actuel où les investisseurs ont d’autres priorités que les biotechs.
Ce serait impossible uniquement en actions (equity), sans même parler de la très forte dilution que cela entraînerait pour les actionnaires actuels. Cela nécessiterait donc de s’endetter auprès de fonds qui demanderaient des intérêts élevés et des garanties sur les actifs.
Cette stratégie serait aussi très risquée parce qu’elle aboutirait à concentrer toutes les ressources d’OSE sur un seul produit, donc à mettre tous ses œufs dans le même panier et aurait un impact sur le centre de recherche de Nantes.
Cela reviendrait à tourner le dos à la stratégie qui a fait le succès d’OSE depuis ses débuts. En tant qu’actionnaires fondateurs d’OSE, nous ne voulons pas de cette stratégie.
Dialoguer, clarifier et réorienter… nous avons essayé, mais ce fut vain
OSE a publié, le 26 mars 2025, un communiqué présentant ses résultats 2024 et faisant le point sur sa stratégie. Ce communiqué a suscité, chez chacun de nous trois, plusieurs questions.
Nous avons fondé OSE, nous connaissons intimement l’entreprise, nous détenons, en cumulé, 20% de son capital, nous connaissons bien ses administrateurs et, pour certains, depuis longtemps.
Nous avons donc commencé par dialoguer avec le Conseil d’Administration.
Nous avons eu plusieurs réunions et échanges, en avril et en mai. Nous pensions alors qu’il serait ainsi possible de remettre OSE, en douceur, sur les rails de la stratégie qui a fait son succès.
Nous avons proposé la nomination de trois nouveaux administrateurs afin de faire entendre nos voix, de réorienter la stratégie et de clarifier la communication :
- Alexis Peyroles qui, de 2013 à début 2022, a été l’un des dirigeants, puis le CEO d’OSE,
- Marc le Bozec et Jonathan Cool qui, tous deux, ont une longue expérience dans le développement des biotech, dans leur financement et dans les partenariats avec les laboratoires pharmaceutiques.
Nous pensions alors que ces trois nominations seraient suffisantes.
Ces trois candidats sont passés par les étapes habituelles d’entretien avec les administrateurs actuels.
A notre immense surprise, ceux-ci ont conclu qu’Alexis Peyroles et Marc le Bozec ne pourraient rien apporter à OSE ! Et ce n’est pas tout !
Le 21 mai, nous avons découvert l’ensemble des résolutions présentées à l’Assemblée Générale de juin. En même temps que la nomination de Jonathan Cool, le Conseil d’Administration proposait de nommer deux nouveaux administrateurs et de passer ainsi de 9 à 12 membres.
La voix, désormais solitaire, de Jonathan Cool aurait été encore plus diluée.
Nous nous sommes alors rangés à l’évidence :
- le Conseil d’Administration n’a nulle intention de nous écouter ;
- il a choisi la stratégie incohérente et très risquée de mener, seul, sans partenaire, les prochaines études sur le Lusvertikimab.
Nous n’avions plus qu’une option : changer le Conseil d’Administration.
Ce n’est pas de gaité de cœur que nous nous sommes engagés dans cette voie qui n’était pas notre intention initiale. Le 27 mai, nous avons signé un pacte d’actionnaires constitutif d’une action de concert.
Nous avons voulu le dialogue et nous restons ouverts au dialogue. Nous ne pouvons pas en dire autant du Conseil d’Administration :
- Il a retoqué 2 des 3 administrateurs, dont Alexis Peyroles, dont nous avions proposé la candidature, au motif étonnant que ces candidats n’auraient rien à apporter à OSE.
- Il a demandé et obtenu le report de l’Assemblée Générale du 25 juin au 30 septembre. Il essaie, entre-temps, par une procédure judiciaire devant le Tribunal de Commerce de Nantes (audience : 8 septembre), de fausser la démocratie actionnariale et de nous priver de près de 60% de nos droits de vote.
- En juin, Didier Hoch, Président du Conseil d’Administration, a refusé de rencontrer Markus Cappel et Jonathan Cool, deux candidats au poste d’administrateur qui sont basés aux Etats-Unis et qui étaient venus en France pour participer à l’Assemblée Générale.
Changer le Conseil d’Administration pour pouvoir changer la stratégie
« Le Conseil d’administration détermine les orientations de l’activité de la Société et veille à leur mise en œuvre. » – Article 22 des statuts d’OSE.
Le Conseil d’Administration d’OSE répète à l’envi qu’il veut le dialogue et la transparence. Fin mai, à notre grand regret, nous constatons que nos réunions et nos échanges avec lui ont été infructueux.
Nous avons avec les administrateurs actuels un différend sur la stratégie, notamment pour le développement clinique du Lusvertikimab.
A nos yeux, la stratégie poussée par le Conseil d’Administration serait incohérente et très risquée.
Après avoir assumé, pendant 12 ans, les fonctions de CEO, de président et présidente du Conseil d’Administration et de directeur du développement et de la stratégie d’OSE, nous pensons que le Lusvertikimab doit aller en phase 3 et qu’il doit y aller avec un partenaire, compte tenu du coût global de l’ordre de 500M€.
En tant qu’actionnaires fondateurs détenant 20% du capital et 24% des droits de vote, notre seule option pour faire revenir OSE à la stratégie qui a fait son succès depuis 12 ans, est de changer les administrateurs.
C’est pourquoi, lors de l’Assemblée Générale, qui aura lieu le 30 septembre, nous avons l’intention de révoquer les Administrateurs actuels et de proposer les mêmes nominations d’Administrateurs qu’à l’Assemblée Générale qui était prévue le 25 juin.
Nous ne pourrons déposer nos résolutions que fin août auprès du Conseil d’Administration d’OSE. Nous les présenterons ici, une fois que nous les aurons déposées formellement.