Téléchargez la lettre ouverte du 7 septembre
Chers collaborateurs d’OSE Immunotherapeutics,
Nous avons lu, avec attention et tristesse, la 2ème lettre ouverte signée de vos représentants du personnel. Nous regrettons que vous vous retrouviez au milieu de ce conflit qui s’envenime et se judiciarise.
Nous connaissons personnellement la très grande majorité d’entre vous, que vous soyez basés à Nantes ou à Paris. Nous connaissons et apprécions vos talents et votre valeur.
Nous entendons votre engagement à l’égard des patients et votre volonté de leur apporter au plus vite des innovations thérapeutiques, indépendamment du mode de financement. Nous lisons également les communications d’OSE Immunotherapeutics (OSE) ou les compte-rendu qui en sont faits sur Boursorama.
Après l’annonce en mars 2025 d’une visibilité financière jusqu’au 1er trimestre 2027, il ressort aujourd’hui que le partenariat avec AbbVie ne semble pas dans une bonne situation et qu’OSE serait dans l’obligation de trouver de nouvelles ressources pour financer son fonctionnement en 2026, sans parler de l’étude de phase 2b du Lusvertikimab qui est poussée par le Conseil d’Administration et qui n’est pas financée.
Il est donc urgent d’évaluer l’état des partenariats et l’état de la trésorerie. Nous le ferons en priorité si nous réussissons à changer le Conseil d’Administration lors de l’Assemblée Générale du 30 septembre.
Dans l’immédiat, nous souhaitons attirer votre attention sur les risques qu’il y aurait pour OSE à confier son destin à des fonds d’investissement ou à des fonds de dette et à leur faire financer l’étude de phase 2b du Lusvertikimab, ainsi que, probablement, le fonctionnement d’OSE en 2026.
Soucieux de réaliser au plus vite la rentabilité la plus élevée, les fonds demanderont à OSE de se concentrer sur le programme qu’ils auront financé, d’arrêter les autres projets et probablement de réduire les activités du centre de R&D de Nantes auquel nous sommes tous attachés.
Des fonds ont eu cette politique dans d’autres biotechs (cf. Inventiva). Ils n’épargneront pas OSE.
Ce n’est clairement pas ce que nous voulons, ni certainement pas ce que vous voulez !
Les résultats de l’étude de phase 2 qu’OSE a publiés début 2025 et dont Dominique Costantini a supervisé la rédaction avec d’autres experts, sont positifs et prometteurs. Il est important de préciser que cette étude allait au-delà d’une seule phase 2a, contrairement à ce qui est écrit dans la lettre ouverte.
Sur la base de ces résultats, ce que nous voulons, c’est un partenariat avec un laboratoire pharmaceutique pour poursuivre et pour financer les études jusqu’à l’Autorisation de Mise sur le Marché.
Les représentants du personnel indiquent, dans leur lettre ouverte, avoir toujours soutenu les choix stratégiques du Conseil d’Administration, y compris pendant les moments difficiles. Ayant présidé le Conseil d’Administration de 2012 à 2024, nous vous remercions, tous, pour ce soutien.
Durant cette période, nous avons montré notre capacité à nouer des partenariats solides avec des acteurs majeurs de la pharma. Nous avons su les approcher, défendre la valeur des actifs d’OSE et contractualiser au bénéfice de l’entreprise. C’est une expertise qui est essentielle dans toute biotech. Cette expertise, nous l’avons et nous la renforçons avec les administrateurs indépendants que nous proposons.
La crise que traverse OSE actuellement, ne ressemble pas aux difficultés du passé. Cette crise porte sur des choix stratégiques incompatibles les uns avec les autres. Elle ne peut donc pas trouver sa résolution dans un compromis. C’est le constat que nous faisons après plusieurs tentatives infructueuses de dialogue.
Nous souhaitons sortir de cette crise lors de l’Assemblée Générale du 30 septembre.
Lorsqu’il y a divergence stratégique, il revient aux actionnaires de décider par leurs votes et de choisir l’option qui leur semble la meilleure dans l’intérêt de l’entreprise et de toutes ses parties prenantes, à commencer, ici, par les patients et par vous, ses collaborateurs.
C’est le fonctionnement normal des entreprises. C’est ce qui permet aux entreprises cotées de se développer. C’est le principe-même de la démocratie actionnariale.
Le Conseil d’Administration d’OSE est, hélas, d’un autre avis et, par des manœuvres judiciaires, il entend nous priver de tout ou partie de nos droits de vote. Cela, nous ne pouvons pas l’accepter.
Nous savons que les derniers mois ont été très éprouvants pour chacun et chacune d’entre vous.
Après le licenciement de l’ancienne directrice financière et les accusations infondées à son encontre, nous devinons que le climat au sein de l’entreprise est oppressant et malsain, pouvant mettre en risque toute personne qui ne manifeste pas son soutien au Conseil d’Administration.
Nous en voulons pour preuve cet extrait de la lettre ouverte des représentants du personnel, indiquant que Dominique Costantini et Alexis Peyroles auraient « quitté l’entreprise pour convenances personnelles », alors même qu’il est de notoriété publique, a minima au sein d’OSE, que Dominique a fait valoir ses droits à la retraite en octobre 2024 à l’âge de 69 ans et qu’Alexis a dû démissionner de son mandat de CEO début 2022 pour des raisons de santé.
« Convenances personnelles »… nous sommes tristes de lire ces mots. Nous sommes tristes, aussi, face à ce que nous devinons sur un climat en interne qui n’a que trop duré.
Trop, c’est trop ! Nous appelons tous les collaborateurs d’OSE à ne pas se laisser instrumentaliser. Nous n’avons aucun différend avec vous et nous voulons aussi vous rassurer : OSE est nantaise et, avec nous, OSE restera nantaise. Nous voulons préserver son centre de R&D à Nantes. Ceux qui veulent aujourd’hui faire entrer des fonds d’investissement ou de dette, seront les premiers à lâcher la R&D à Nantes.
Trop, c’est trop ! Il faut que les actionnaires puissent voter et décider le 30 septembre. Ceux qui manœuvrent pour repousser encore l’Assemblée Générale, n’ont pas à cœur l’intérêt d’OSE, celui de ses patients et, encore moins, votre intérêt. Ils ne pensent qu’à leurs intérêts personnels, à leurs rémunérations et à leurs actions gratuites.
Au final, nous appelons à l’apaisement au sein des équipes qui, malgré ces moments difficiles, doivent rester concentrées sur la raison d’être d’OSE : la recherche et le développement de solutions thérapeutiques innovantes. Nous espérons, dès le 1eroctobre, vous retrouver pour construire ensemble l’avenir d’OSE.
Bien à vous,
Dominique Costantini, Emile Loria et Alexis Peyroles